La clinique Victor Hugo du Groupe Vivalto Santé a mis en place, depuis mars 2019, une méthode innovante pour améliorer l’expérience patient grâce à l’hypnose médicale par la réalité virtuelle. Accessible pour des interventions chirurgicales de la main ou du pied, la clinique Victor Hugo a déjà réalisé une cinquantaine d’actes dont, récemment, la pose d’une prothèse totale de cheville en ambulatoire et sous hypnose médicale : une première en France !
Proposer des solutions alternatives ou complémentaires aux traitements chimiques
Depuis plusieurs années, la clinique Victor Hugo propose de la musicothérapie pour accompagner certaines interventions chirurgicales, grâce à des casques réducteurs de bruit. Ce dispositif, qui rencontre un franc succès, permet à ceux qui le souhaitent de venir avec leur playlist pour écouter en toute quiétude leurs morceaux préférés lors de l’intervention. Avec les casques à réalité virtuelle, les anesthésistes de la clinique Victor Hugo ont souhaité aller plus loin dans leur démarche pour le bien-être des patients. Désormais, ces derniers peuvent également accéder à l’hypnose médicale, qui permet de « lutter contre l’anxiété, la douleur et faire disparaître les syndromes » (Étude Inserm juin 2015 « Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose »). Cette méthode, douce et sans effets secondaires, permet dans certains cas de se contenter de l’anesthésie loco-régionale requise pour l’intervention et de limiter la sédation du patient, voire d’éviter le recours à une anesthésie générale.
Le Dr Karim Razzouk, anesthésiste à la clinique Victor Hugo, explique : « Dans l’établissement, nous avons cherché des alternatives aux médicaments pour permettre aux patients d’être dans les meilleures dispositions physiques et psychologiques avant, pendant et après l’opération. Les casques à réalité virtuelle permettent, sans formation aux techniques d’hypnose, de proposer aux patients un moyen de rendre plus agréable leur intervention. Cela ne change pas ma pratique : je fais certes moins de sédatif, mais notre objectif est avant tout le bien-être du patient. Un patient peu ou pas sédaté est en meilleure forme après l’acte, plus lucide et peut rentrer plus rapidement chez lui. L’hypnose médicale par la réalité virtuelle va lui permettre d’être détendu et de garder un bon souvenir de son intervention. »
Actuellement, les patients peuvent choisir parmi 3 univers proposés : promenade alpine, déambulation sur la plage ou immersion dans les fonds marins. Les images projetées dans le masque sont combinées avec un thème musical apaisant et un texte hypnotique raconté par une voix (masculine ou féminine), diffusés dans un casque à réduction de bruit. Le film respecte la structuration d’une séance d’hypnose. Progressivement, le patient décroche complètement de l’ambiance particulière du bloc opératoire pour rentrer en état hypnotique.
Favoriser une bonne récupération post-opératoire
En offrant une meilleure récupération post-opératoire aux patients, l’hypnose médicale par la réalité virtuelle favorise les actes chirurgicaux en ambulatoire. Mais cette gestion du stress bénéficie égale-ment au chirurgien pendant l’intervention.
Le Dr Mazodier, chirurgien orthopédiste spécialisée dans la main et le membre supérieur, développe : « La gestion du stress est indispensable dans la qualité de la récupération mais aussi de l’intervention. Elle est évoquée dès la consultation : lorsque le patient choisi son chirurgien, il établit une véritable relation de confiance qui joue sur la qualité de l’opération. Œdème, gonflement, douleurs sont différemment ressentis selon que le patient est anxieux ou ne l’est pas pendant l’intervention. L’hypnose par la réalité virtuelle est un véritable complément, un confort pour les patients, car ils sont à la fois occupés pendant l’intervention et relâchés. Cette grande quiétude est favorable pour eux mais aussi pour nous. On n’est plus impacté par ce qui se passe de l’autre côté du champ opératoire. »
Exclusivité chirurgicale : une pose de prothèse totale de cheville en ambulatoire et sous hypnose médicale
Si le canal carpien ou l’hallux valgus font partie des interventions réalisées en ambulatoire les plus répandues au sein de la clinique Victor Hugo, le jeudi 27 juin 2019, le Dr Stiglitz, chirurgien orthopé-diste à la clinique Victor Hugo, a réalisé une opération sans précédent avec la pose d’une prothèse totale de cheville en ambulatoire, sur un patient ayant eu recours à l’hypnose médicale par la réalité virtuelle.
L’intervention a été un succès pour le chirurgien mais aussi pour le patient. « La prothèse totale de cheville est une opération redoutée, car le nombre d’implantations de prothèses de cheville est faible : moins de 1000 par an en France. C’est une intervention qui peut durer jusqu’à 1h30 environ, selon la complexité du cas et l’expérience du chirurgien », précise le Dr Stiglitz.
Pendant toute la durée de l’intervention, le patient était équipé d’un casque de réalité virtuelle, un outil atypique pour ce type d’intervention qui s’est néanmoins intégré très simplement dans le processus chirurgical. « Tout ce qui contribue à améliorer la psychologie du patient au moment où il va être opéré, où il craint ce qui va lui arriver parce qu’il est face à l’inconnu, est à prendre en compte. Une expérience apaisée du bloc opératoire donne beaucoup plus confiance au patient, qui est autorisé, dans les quelques heures qui suivent l’opération, à marcher et appuyer complètement sur la cheville opérée. C’est déterminant dans tout le processus post-opératoire. Le résultat final s’en trouve amélioré », affirme le Dr Stiglitz.
Le patient confirme ce sentiment de sérénité : « J’ai été surpris par le côté apaisant apporté par le casque. Le bloc opératoire est un environnement où tout le monde bouge et je me suis endormi à 2 re-prises sans m’en rendre compte. Je n’avais jamais fait d’hypnose, et tout s’est déroulé très naturellement à travers l’image et la voix du film qui est très fluide et agréable. » Une expérience qui s’impose comme une vraie révélation : « Pour moi qui ai eu beaucoup d’interventions chirurgicales avec des réveils plus ou moins faciles, c’est un plus énorme. Là, le réveil est extraordinaire ! J’ai toutes mes facultés de sensation et de réflexion. Lors d’une anesthésie générale, où l’on doit faire un effort pour se réveiller, on est un peu déréglé, ce qui n’est pas du tout le cas ici. Ça participe à ce qu’on puisse reprendre une vie normale, que le corps puisse accepter cette intervention rapidement et qu’on soit vite sur pied. Je vais avoir du mal à refaire une opération sous anesthésie générale après cette expérience-là ! »